Ainsi, le président de l’agglomération, Gabriel DOUBLET, à qui un thuriféraire – journaliste de son état – attribue un sens du verbe et des tirades poétiques, le regard fixé sur la sous-préfète, aurait déclaré solennellement, lors de ses vœux au bon peuple : « Que ce soit face à la drogue, à la prostitution… […] nos forces de l’ordre et nos polices municipales œuvrent dans des conditions difficiles, avec des moyens insuffisants. » .
Diable, quelle découverte ! Au pays du « vivre-ensemble » de la police de proximité, des médiateurs de nuit, de jour, de tout poil, voilà qu’il faut plus de police, plus de gendarmes, plus de sécurité en un mot.
C’est donc un lourd constat d’échec qui est envoyé dans la tronche des « administrés », cette fiction administrative pour éviter de nommer des gens concrets. Ceux-là même qui sont agressés, pillés, vandalisés, volés.
Le tout sur fond d’augmentation CONSTANTE des impôts locaux. C’est donc l’aveu de l’échec de toutes les politiques menées par les DOUBLET et consorts à la tête des institutions locales. Les actions utiles ne sont pas menées. Les actions inutiles, par contre, fleurissent.
Deux exemples : la passerelle à 1 million du Juvéna à Ville-la-Grand, les poubelles qu’on a la joie de porter dans des containers débordants, tout en payant la taxe «d’enlèvement».
Les autres thèmes de son discours sont encore plus piquants. À propos des rapports avec nos voisins helvètes, le grand timonier de l’agglomération explique qu’ils se rééquilibrent. On le croit. Il suffit de constater à quel point les entreprises suisses s’implantent en Haute-Savoie, et que des travailleurs frontaliers suisses viennent tous les jours y travailler pour rentrer chez eux le soir. Non, c’est vrai, le grand Genève est en marche.
Mais tout cela n’est encore rien, le clou c’est l’exhortation à poursuivre dans la voie du succès : « À nous d’être innovants, comme nous l’avons été avec la politique des trois tiers (sur la construction de logements), ou la candidature à l’encadrement des loyers…[…]» On en voit tous les jours les résultats.
Une pénurie de logements. Dans un contexte de stagnation des prix, conséquence de leur encadrement dissuadant l’investissement, malgré un tiers de logements sociaux, et sur fond de submersion, pour reprendre les termes de Bayrou. Un vrai bonheur.